À ce jour, plus de 3 000 000 de personnes ont été vaccinées contre le Covid-19 en France. Si ce nombre est conséquent, il reste encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre l’objectif de la vaccination de l’entièreté des Français fixé pour cet été 2021. Alors y a-t-il des solutions pour accélérer cette campagne de vaccination de manière efficace ? Les pharmaciens ont-ils un rôle à jouer ? Voici quelques informations permettant d’y voir plus clair.
Actuellement, des centres de vaccination ont été mis à disposition des personnes âgées de plus de 75 ans et ne vivant pas en EHPAD, et des personnes de plus de 50 ans travaillant dans le secteur médical.
D’ici quelques jours débutera la deuxième étape de la campagne de vaccination, qui s’adresse quant à elle aux français âgés de 50 à 64 ans et présentant des comorbidités. Les comorbidités sont des maladies ou des troubles chroniques qui vont venir s’ajouter à la maladie initiale et donc augmenter les chances que celle-ci devienne grave voire mortelle.
Concernant le Covid-19, les comorbidités les plus connues sont :
Cependant cette deuxième vague de vaccination n’est pas si simple à mettre en place. En effet, elle sera effectuée à l’aide du troisième vaccin, celui du laboratoire AstraZeneca, qui est actuellement disponible à hauteur de 700 000 doses seulement. Ces doses vont être livrées dans les pharmacies à travers le territoire français dès le 25 février, néanmoins les pharmaciens ne sont pas encore autorisés à faire les injections eux-mêmes car la priorité est donnée aux médecins généralistes.
Le vaccin d’AstraZeneca étant disponible en quantité très limitée pour l’instant, il n’était pas question de bâcler sa répartition sur le territoire, c’est donc tout un système de réservation qui a été mis en place. Les médecins généralistes doivent s’inscrire auprès d’une pharmacie afin que celle-ci puisse passer commande auprès de l’ARS (Agence Régionale de Santé) afin de recevoir dix doses de vaccins d’ici le 25 février.
Dix doses seulement par médecin généraliste : c’est ce qu’a décidé le gouvernement afin de répartir le plus équitablement possible les vaccins à travers tout le territoire. Si cette décision est globalement comprise par le corps médical, c’est plutôt l’organisation de cette seconde phase de vaccination qui fait débat.
En effet, les médecins ainsi que les pharmaciens reprochent au gouvernement une décision tardive et des délais très courts qui ne leur permettent pas de s’organiser de manière optimale. De plus, les pharmaciens aimeraient eux-aussi avoir la possibilité d’administrer le vaccin à leurs clients qui sont d’ores et déjà nombreux à venir demander un rendez-vous.
De plus en plus habitués à se rendre en pharmacie pour avoir accès aux soins, notamment depuis l’apparition des cabines de téléconsultation, de nombreux Français aimeraient avoir accès au vaccin plus simplement et sans avoir à passer par leur médecin traitant.
Malheureusement, tant qu’aucun décret gouvernemental n’aura été ratifié dans ce sens, les pharmaciens se trouveront dans une impasse.
Nous le disions précédemment, les pharmaciens jouent un rôle de plus en plus important en matière d’accès aux soins en France. Vaccinations, bornes de téléconsultation : il n’est plus autant nécessaire de passer par le cabinet de son médecin traitant que cela pouvait l’être il y a encore quelques années.
Le meilleur exemple est celui du vaccin contre la grippe. Avec un rythme de vaccination avoisinant les 200 000 injections journalières, il ne fait aucun doute que le fait d’autoriser les pharmaciens à vacciner leurs clients permet d’accélérer les campagnes de vaccination, d’autant plus qu’ils disposent déjà de salles de vaccination puisqu’ils les utilisent chaque année pour administrer les vaccins contre la grippe.
En attendant la signature du tant attendu décret, les officines s’organisent. Des formations sont mises en place afin de permettre au maximum de pharmaciens de vacciner ceux qui le souhaitent en temps voulu et des listes d’attentes sont créées afin de pouvoir recontacter rapidement les personnes voulant être vaccinées dans leurs pharmacies.
D’après Philippe Besset, Président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, ce sont 85% des officines qui sont prêtes à commencer les vaccinations. Le décret autorisant les pharmaciens à administrer les vaccins pourrait donc permettre d’accélérer considérablement la campagne de vaccination.
Autre élément important : le fait d’autoriser les pharmaciens à administrer le vaccin va permettre aux personnes vivant dans des zones de désert médical d’avoir également accès à la vaccination.
En effet, de nombreux français vivent dans ces zones où il est difficile d’avoir un rendez-vous rapidement avec un médecin généraliste à moins d’avoir à parcourir plus de trente kilomètres. Si les cabines et les bornes de téléconsultation aident à lutter contre ce phénomène tout au long de l’année, il est essentiel que les pharmaciens puissent aussi y participer durant la campagne de vaccination.